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Francis Jammes

 "Pensée des Jardins"

"J'ai lu que la vie des poissons d'eau douce est toute employée à réagir contre le courant, car ils mouraient dans la mer..."

De la folie chez

les végétaux

... Je songe aux arbres qui, eux, sont dans la constante recherche de leur équilibre aérien. Avec quel soin ce chêne, ou ce cèdre, a dû peu à peu s’échafauder, poussant une branche où elle compensât les rameaux précédents ! Ainsi le tronc, aidé par la racine qui s’harmonise avec l’arbre tout entier, figurerait assez la canne d’un géant soutenue par le bout du doigt de la Terre. Mais c’est ici la canne qui agit pour se maintenir et qui, d’elle-même, exécute le va-et-vient du bras de l’équilibriste. Telle est la tâche de l’arbre, tâche plus compliquée encore et, peut-être, émouvante, lorsque je vois ce figuier lutter tout à la fois pour la lumière et pour la stabilité. Obligé de déjeter sa masse vers l’ouverture où elle puisse respirer, il serait entraîné dans une chute par le poids de ses rameaux si sa racine ne compensait l’effort de ce poids par l’effort dont elle se noue au mur. Telle est la vie de ce figuier, semblable à celle d’un poète : la recherche de la lumière et la difficulté de se tenir.

Il est des pommiers qui, préférant la beauté de leurs fruits au maintien de leur équilibre, se brisent. Ils sont fous.

Infidélités de Vita Sackville West

Les éditions Autrement qui ont publié, entre autre, "Inconnu à cette adresse" s'attaque à l'oeuvre de Vita Sackville West, une anglaise (1892-1962).

 

Plusieurs traductions en français de ses livres sont disponibles.​​​​

 

Quand on recherche des renseignements sur cette femme, on s'aperçoit que Vita est connue pour ses livres, romans, essais et pour son attachement à Virginia Wolf.

Il est très surprenant qu'il soit est assez rarement fait référence au superbe jardin qu'elle a réalisé dans le Kent. Pourtant le jardin de Sissinghurst est un des plus beaux que j'ai vu et je crois un des plus connu dans le monde.

 

"Infidélité", que je viens de lire, est un ensemble de nouvelles. La première évoque le retour du fils dans la propriété familiale après plusieurs années passées en Argentine. Vita y décrit avec précision les plantes qui composent le "massif", évoque la plantation d'orchidées sauvages dans le verger et parle même de catalogues horticoles!

Chassez le naturel...


En plus du site du National Trust, le vous donne  ici le lien d'un site qui permet de bien comprendre le jardin grâce à une carte sur laquelle il suffit de cliquer pour voir des photos de qualité du jardin.

Le Carnet à Spirales
"Bergère des collines" de Florence Robert
Le Carnet à Spirales

Paru aux Editions Corti dans la remarquable collection Biophilia

"Assis sur une chaise fatiguée au fond de sa miellerie, un vieil apiculteur nous accueille. Nous sommes tout près de la belle ville de Lagrasse, dans les Corbières, au sud de Carcas- sonne. On sent qu’il peut raconter son pays et cette garrigue pendant des heures. Un peu pâle, le vieil homme égrène ses arguments, tranquillement, avec conviction: – Avant il y avait les moutons. On le voit sur les photographies de l’époque, il y avait peu d’arbres, juste la garrigue. Des jonquilles partout, des bouquets de tulipes sauvages. Des orchidées. On disait des Corbières que le lait et le miel y coulaient à flots.

Dans l’antiquité romaine, déjà, le miel de Narbonne était réputé. Depuis des années, inlassablement, il distribue à ses visiteurs des textes qu’il a écrits à propos de la garrigue et des abeilles. Il est un peu triste cet homme, un peu nostalgique, mais son propos n’a rien de passéiste. Il explique une réalité très concrète. Je l’écoute avidement, ses mots creusent un trou dans ma cage thoracique, descendent dans mes jambes, y créent un fourmillement que je reconnais. – Ce sont les brebis qui font la garrigue. Elles mangent le bourgeon terminal du pin d’Alep, les cades, les romarins..."

Ce roman, traduit de l'islandais présente l'histoire d'un jeune islandais, Lobbi, parti à la recherche d'une roseraie exceptionnelle.

Un bon livre aux Editions Zulma

Le Carnet à Spirales
Audur Ava Olafsdottir Rosa candida
"Jardins en temps de guerre" de Teodor Ceric
Le Carnet à Spirales

En 1992, lorsque la guerre éclate en Bosnie, Teodor Ceric quitte son pays et voyage à travers l'Europe.

Il y découvre des jardins plus ou moins connus comme les Tuileries ou le jardin de Derek Jarman.

Les récits assemblés dans le livre sont en quelques sorte son itinéraire pendant 5 années.

Chez Actes Sud

"Jardins en temps de guerre"

de Teodor Ceric

Il meurt lentement

de

Pablo Neruda

Il meurt lentement Pablo Néruda
Il meurt lentement Pablo Néruda
Terre des Hommes Antoine de Saint-Exupéry

"Même si un enfant a la rareté et la perfection d'une rose, il est voué au destin  commun.

Quand il nait par mutation dans les jardins une rose nouvelle, voilà tous les jardiniers qui s'émeuvent.

On isole la rose, on la favorise.

Mais il n'est pas de jardinier pour les hommes."

Beth Chatto et Christopher Lloyd: correspondances

"Terre des hommes"

 

Antoine de Saint-Exupéry

Beth Chatto  Christopher Lloyd  Jardins anglais  correspondances

​​Beth Chatto

Christopher Lloyd

Jardins anglais

correspondances

(Dear friend and gardener)

Les deux amis jardiniers sont aujourd'hui disparus, mais leurs jardins existent toujours.

 

On peut les visiter.

Le mieux est de lire cette belle correspondance et de foncer  ensuite découvrir ces deux jardins formidables et si différents!

Beth Chatto's plants and garden pour Beth Chatto

et

Great Dixter House and garden pour Chritopher Lloyd.

A eux deux, ils ont écrit un bon nombre de livres tous très intéressants.

Certains sont toujours disponibles en neuf comme en occasion. Vous en trouverez un certain présenter dans cette rubrique "Livres à découvrir".

"Le jardin perdu"

de

Jorn de Précy

Pour présenter ce livre je vous propose la lecture d'un article de Catherine Pacari paru dans le monde en juin 2012

"Des villes aux immeubles noircis par la fumée, des campagnes défigurées par une agriculture qui se mécanise, les ravages du tourisme naissant : le décor est planté. Les acteurs ? Des hommes et des femmes avides de richesse, de consommation, au risque d'en oublier le sens même de leur existence. Des êtres qui nous ressemblent. Cette histoire titrée The Lost Garden est un constat désenchanté écrit, en 1912, par Jorn de Précy. Certes, avant lui, certains s'étaient préoccupés d'environnement, comme le prouvent l'inauguration, dès 1872, du parc national américain de Yellowstone et les premières alertes lancées en Europe, conséquences de l'industrialisation naissante. En Angleterre d'abord, puis dans l'Europe tout entière. En France, des ingénieurs forestiers, des naturalistes, relayés par des écrivains, tels Prosper Mérimée, Victor Hugo ou le poète Sully Prudhomme, furent à l'origine de la protection de certains espaces naturels dès la fin du XIXe siècle, à contre-courant de la croyance en un progrès bienfaiteur et une nature inépuisable. Mais le terme d'écologie n'est daté que des années 1960.

 

C'est donc en visionnaire que Jorn de Précy nous parle de ce système capitaliste avide de croissance, destructeur de l'humain, l'obligeant à des efforts sans fin. Ce matérialisme, il l'oppose au monde naturel qui se suffit à lui-même. L'auteur passera la plus grande partie de sa vie à créer son refuge : le jardin idéal. Ce sera à Greystone, dans l'Oxfordshire. L'Angleterre n'est-elle pas la patrie des jardins ? Une fois de plus, il anticipe. Son jardin sera sauvage, en mouvement.

"Le jardin perdu" de  Jorn de Précy

                            Les plantes s'y ressèmeront librement, le jardinier dilettante se contentera de réguler la vie sauvage des arbres, plantes et graminées. "Jardiniers, soyez paresseux !", intime-t-il aux amateurs. Selon lui, la priorité est aux herbes hautes, aux marguerites, aux renoncules et aux coquelicots. A la vigne aussi, partout, comme elle vient. Voici venu le temps de la biodiversité, un mot qui reste encore alors à inventer. Et ce bréviaire d'avant-garde n'aurait surpris aucun esprit éclairé depuis 1912. Cent ans d'incognito, si l'on en croit Marco Martella, historien spécialisé passionné et fin connaisseur de l'art des jardins anglais. Lui assure avoir découvert The Lost Garden il y a trois ans, par un hasard dans un marché aux puces de Londres. Il l'aurait tout simplement traduit et titré Le Jardin perdu. Le livre a reçu, le 2 juin, dans le cadre enchanteur du château du Lude (Sarthe), le prix Pierre-Joseph Redouté dans la catégorie littéraire (du nom du peintre du début du XIXe siècle, dit le "Raphaël des fleurs"), un prix considéré comme le "Goncourt des jardins". Et, quand on demande à l'heureux lauréat par intérim si les panneaux publicitaires enlaidissaient l'entrée des bourgs à l'époque, s'il existait déjà des catalogues de botanique, il se fait énigmatique. Au fait, quel était le secret du bonheur du jardin de Greystone, disparu mystérieusement peu de temps après la mort de son créateur ? "La liberté", répond avec fougue Marco Martella. La même sève bouillonne dans ses veines et dans celles de Jorn de Précy. De là à imaginer qu'il s'agit de la même encre..."

 

Catherine Pacary

Le Monde

20 juin 2012

Je mets le lien d'une formidable librairie à Charlieu où vous trouverez sans mal ce livre:
Le Carnet à Spirales

Le Carnet à Spirales
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